La Rafrère

Au 15ième et 16ième siècle, la Rafrère (qui s'écrit aussi "Rafraire"), va devenir successivement la propriété de plusieurs nobles et gentilhommes. Parmi ceux-ci: un écuyer, et même un médecin à la cour royale.

Au 17ième et 18ième siècle, la domaine sera même abandonné un temps, avant de devenir une simple ferme ...

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Après le XVIe siècle, on ne distingue plus aussi nettement le logis du gentilhomme campagnard de la maison de maître du bourgeois. A la Rafraire, seule la présence de douves et de tours de flanquement rappelle le caractère noble de cette habitation des années 1500 reprise au XVIIe siècle dans le goût à la mode, simple et fonctionnel, du pavillon. Sa façade, quant à elle, représentative du style angevin, offre une belle apparence avec ses encadrements de baies en tuffeau, ses lucarnes et frontons. La distribution intérieure était jadis classique : un vestibule central séparant au rez-de-chaussée la salle et la cuisine, menait à l’escalier qui desservait à l’étage les chambres hautes.

Possédée tout au long du XVIe siècle par une famille de la noblesse rurale, les Daillières, la Rafraire connaît jusqu’en 1685 plusieurs propriétaires parmi lesquels Jean-Baptiste Cormier, écuyer, auquel succède par alliance Etienne Duchesne. Ce dernier appartient à une illustre lignée de médecins originaires du Mans qui officie auprès de la cour royale. Il est le beau-frère d’un autre célèbre médecin, martin Cureau de la Chambre, qui possède d’ailleurs quelques terres à Mézeray. Par décret du 16 Février 1685, Etienne Duchesne se trouve déssaisi par ses créanciers des terres et domaine de la Rafraire. Mais Antoine Lecorreur, écuyer et conseiller du roi, qui avait épousé Renée-marguerite Duchesne, fille d’Etienne, exerce et obtient le retrait lignager du domaine. Originaire de Picardie, Antoine Lecorreur est, en effet, à la recherche d’une terre pour asseoir sa descendance et le Rafraire est un beau domaine noble. Il consiste en la « maison seigneuriale  dudit lieu avec la chapelle, le colombier à pied, la terrasse, les cours, les douves, de petits jardins, un verger et une allée plantée en pommiers, soit environ 16 journaux ». Il comprend également plusieurs fermes situées à proximité. Dès lors, définitivement entrés en possession de la Rafraire, les Lecorreur mèneront sur leur domaine la vie d’humbles gentilhommes partagés entre la gestion de leur terre et leur carrière militaire qui, comme le veut la tradition , conduira les aînés sur les champs de bataille aux frontières de royaume.

En 1783, Claude Philbert Lecorreur, ancien capitaine des grenadiers, meurt, sans descendance ; son épouse, Geneviève de Terves, lui survivra un mois seulement. Devenus âgés, ils s’étaient retirés quelques années plus tôt avec leur domestique, leur jardinier et leur cuisinière, au bourg de Malicorne.

Le manoir de la Rafraire, inoccupé, avait été vidé de ses meubles, et seules quelques vieilles tables gisaient encore dans les salles du logis, tandis que des planches et bardeaux envahissaient la chapelle. Les héritiers collatéraux, ayant refusé la succession, liquidèrent tous les biens meubles et immeubles des défunts.

Le 2 février 1785, la Rafraire fut acquise par le comte Barin de la Galissonière, seigneur de Pescheseul à Parcé, qui loua aussitôt terres et logis à un fermier. Devenu simple ferme au XIXe siècle, le manoir s’est ensuite lentement et inexorablement dégradé. Voici quelques années, son actuel propriétaire l’a entièrement réhabilité.


Source : AD Sarthe28 J 72 et 28 J 76 : règlements de partage de la Rafraire XVIIe XVIIIe siècles.4 E 102 / 226 : inventaire après décès, 17844 E 102 / 227 : vente de la Rafraire, 1785.

La Rafraire aujourd'hui

façade avant

La Rafraire aujourd'hui

façade arrière


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