Monuments aux morts

Données collectées sur le site Patrimoine en Sarthe






A la mémoire glorieuse des enfants de Mézeray

morts pour la France

1914   1918

Le monument s’élève sur un double emmarchement. Les noms de 70 soldats sont gravés en lettres noires, par ordre alphabétique, les gradés en tête de liste, sur les quatre côtés du socle de la pyramide. Une plaque en marbre, fixée à la base du monument, a été ajoutée pour les 7 victimes de la guerre 1939-1945 dont 2 déportés. Trois palmes en bronze figurent sur les différentes faces. 

Les victimes de la guerre 39-45















À la séance ordinaire du conseil municipal du 11 avril 1920, le maire invite à délibérer sur les emplacements, plan et prix du monument à ériger à la mémoire glorieuse des soldats de Mézeray morts pour la France ; trois entrepreneurs ayant répondu à la demande : MM. Tansorier de La Suze, Faucheux et Raimbault de La Flèche. Le seul emplacement convenable est la place publique, dite de l’Église.

L’offre de M. Raimbault étant la moins onéreuse et la plus rapidement exécutée, est acceptée. Il s’engage à fournir et à placer le monument choisi pour le prix net de 8 000 F , à savoir une pyramide tronquée quadrangulaire en granit de Bécon, de 3,35 m de haut placé sur une assise carrée en béton de ciment de 1,80 m de côté. Une croix de guerre sera gravée sur l’une des faces. Le devis comprend 500 F pour l’inscription des noms, prénoms et grades des 69 soldats décédés, avec, sur la face principale la dédicace ; « À la mémoire glorieuse des Enfants de Mézeray morts pour la France » (1 032 lettres). Le monument sera entouré d’une grille en fer demi-creux fixée sur des bordures en ciment, avec portillon (1000 F). Le 6 mai, le conseil vote un crédit de 1 000 F pris sur l’excédent des recettes de 1919, du Bureau de Bienfaisance.


Fin mai, le maire récapitule les dépenses et les crédits liés au monument. Il rappelle les 1 000F du budget communal et les 3 683 F de la souscription face à 8 250 F de dépenses. Le conseil accepte le prêt d’un particulier de 3 567 F à 4,5% sur 3 ans. Ce prêt sera financé par un impôt. Il sollicite le préfet de sa haute bienveillance pour obtenir de l’État, la plus large subvention possible pour aider la commune dans l’œuvre de reconnaissance qu’elle veut élever à la mémoire des glorieux défenseurs de notre sol et de nos libertés.

En juillet, suite aux observations de la commission spéciale jugeant le dessin insuffisant et sans aucun sentiment des proportions architecturales, le conseil approuve le rapport de la commission municipale et décide qu’il ne sera fait aucune modification à l’ensemble du projet. Cette commission départementale ne cherche pourtant pas à compliquer les lignes architecturales ou les détails sculptés, au contraire, elle conseille…

Autre point qui déconcerte l’administration du ministère de l’Intérieur : le financement participatif du Bureau de Bienfaisance à l’érection d’un monument ; ce serait contraire à la spécialité des établissements publics. Les sommes de ces Bureaux constituent le patrimoine exclusif des pauvres et ne peuvent être employées qu’à leur profit. Le 5 octobre, le conseil accepte le prêt de ces 1 000 F par l’un des conseillers municipaux aux mêmes conditions que pour le prêt précédent.

Finalement, le 20 novembre 1921, devant l’excédent de recettes du budget communal de 1920, le conseil décide que les deux avances de fonds pour paiement du monument aux « Morts pour la Patrie » ne seront pas mises recouvrement et considérées comme nulles. (Arch. dép. Sarthe 2 O 196/7)